Généralités
La maladie de Verneuil est une affection cutanée chronique qui se manifeste par des poussées inflammatoires récidivantes. L’inflammation initiale des glandes sudorales apocrines (glandes de la sueur) provoque une accumulation de pus qui se propage par la formation de placards fistuleux dans toute la zone touchée. Sa localisation est typique dans les régions riches en glandes sudorales : pli fessier, aisselles, aines, périnée, plis sous-mammaires, nuque. Elle touche indifféremment les hommes et les femmes avec une prévalence supérieure pour ces dernières (1h pour 4f). Les premiers signes peuvent se manifester dès l’adolescence, elle persiste plus rarement après la ménopause
L'origine de la maladie de Verneuil
Les origines de la maladie de Verneuil sont encore inconnues. L’occlusion du follicule pileux serait à l’origine de l’inflammation initiale qui conduirait par la suite au développement d’abcès et de trajets fistuleux caractéristiques du développement de la maladie. Rien n’est fermement établi, mais il semblerait que les modifications hormonales favorisent les poussées inflammatoires.
Des pistes génétiques sont évoquées régulièrement, mais aucune certitude n’est à ce jour avancée. La maladie de Verneuil n’est ni contagieuse, ni directement mortelle.
La maladie de Verneuil n'est pas une maladie auto-immune puisqu’on ne trouve pas d’anticorps produits par ces malades contre leur propre organisme. Par contre il s’agit d’une maladie auto-inflammatoire, ce qui signifie que l’inflammation se déclenche de façon autonome sans qu’on en connaisse actuellement la raison.

Fréquence et localisation
Avec une prévalence de 1 à 4% de la population des pays industrialisés, la maladie de Verneuil est une affection très répandue bien qu’elle ait longtemps été considérée à tort comme maladie rare.
Sa localisation est très variable d’un individu à l’autre et il est impossible de savoir à l’avance dans quelle zone la prochaine lésion va apparaître. Les zones les plus fréquemment touchées sont l’aine, le pubis, le pli inter-fessier, mais aussi les aisselles. Plus rarement, on observe des lésions au niveau de la nuque et derrière les oreilles.
Pathologies associées
La maladie de Verneuil est souvent confondue avec des furonculoses, des acnés sévères, des fistules anales ou la maladie de Crohn. On remarque un important retard diagnostique chez les patients (8 à 9 ans en moyenne entre les premiers signes et la pose du diagnostic). La pose de diagnostic est donc capitale. Elle repose sur les localisations (aisselles, aine, pli fessier, nuque), l’aspect des lésions (nodules, abcès, fistules) et la chronicité des crises inflammatoires.
Manifestations de la maladie
A l’origine très localisée, quasi invisible, l’inflammation d’un abcès isolé s’intensifie progressivement jusqu’à devenir un nodule plus ou moins important. L’abcès devient peu à peu volumineux, rouge, chaud et extrêmement douloureux. Le plus souvent, l’abcès rompt de lui-même laissant le pus s’évacuer, mais l’abcès ainsi formé va avoir tendance à se déplacer par la formation d’un canal étroit, sous cutané et favoriser l’apparition de nouveaux abcès, à distance du premier. Ce placard fistuleux devient alors particulièrement douloureux et omniprésent rendant les gestes de la vie quotidienne quasi insupportables pour le malade. La maladie évolue alors par poussées inflammatoires qui alternent avec des périodes de répit plus ou moins longues.
Répercussions de la maladie sur la vie quotidienne
La qualité vie du patient atteint de la maladie de Verneuil dépend de l’importance des lésions et des placards fistuleux. Si le malade en stade I peut vivre à peu près normalement, les patients en stade II et III, voient leurs vies sociale, familiale et professionnelle particulièrement affectées. La marche, la station assise, les gestes les plus simples sont générateurs de douleurs difficilement supportables les excluant à plus ou moins long terme des activités professionnelles et sociales, entraînant un sentiment d’abandon et d’incompréhension aboutissant parfois à des dépressions nerveuses plus ou moins importantes.
*Stades de Hurley
Le degrés de sévérité de la maladie
La classification par stade (Hurley) permet de référencer les malades selon différents degrés de gravité :
- Stade I : abcès isolé
- Stade II : plusieurs abcès récidivants avec trajets fistuleux et cicatrices en relief
- Stade III : multiples abcès avec placard fistuleux développé et réseau cicatriciel de toute une zone
Il n’y a aucune logique d’évolution de la maladie d’un stade à l’autre et les cas de rémission, voire de guérison spontanée ne sont pas rares.
Hidrosadénite ou maladie de Verneuil ?
La maladie de Verneuil est une appellation spécifiquement francophone qui tire son du chirurgien Aristide Verneuil qui, en 1864, fut le premier à s’intéresser sérieusement à la maladie et publier ses observations. Le terme Maladie de Verneuil n’est pas utilisé à l’étranger où elle est plus généralement dénommée : hidradenite suppurative (Hidradenitis suppurativa), acné inversée, maladie de Velpeau. Sur le Net, on la trouve le plus souvent sous sa forme abrégée : "HS".